Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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17.16 - Le cauchemar d'Eden - Partie 4
Nightmare of Eden (4)
Voir partie 1...
Diffusion originale : 15 décembre 1979
Diffusion française :
15 décembre 1979
Réalisat.eur.rice.s :
Alan Bromley
,
Graham Williams
Scénariste.s :
Bob Baker
Guest.s :
Barry Andrews
,
Eden Phillips
,
Geoffrey Bateman
,
Jennifer Lonsdale
,
Lewis Fiander
,
Sebastian Stride
,
Peter Craze
,
Geoffrey Hinsliff
Une dernière partie qui démarrait étrangement, mais qui se rattrape bien. Le changement d’avis aussi soudain des douaniers sur la culpabilité du Docteur me fait demander pourquoi ils ont pris la peine de développer cette intrigue tant que ça, c'est globalement le seul défaut de l'épisode.
Le reste, c'est vraiment clean. J’aime bien l’aspect un peu politique sur la drogue, le fait que ce soit associé aussi à la faute de l’humanité, le fait que ça soit associé à la mort du Capitaine et de son second, les vraies victimes de l’histoire. Et le petit message de fin relativement subtil sur le fait que les seuls animaux bons à mettre en cage, ce sont les êtres humains. L’épisode ne prend pas vraiment partie dans le débat et c’est tant mieux car c’est un sujet un peu sensible. Tryst se fait tout de même arrêter, et c’est normal car l’excuse “oui les gens qui achètent de la drogue le font par choix c’est donc leur faute”, bon, ça a ses limites. Mais il a tout de même une part de raison comme le souligne le Docteur a la fin.
Je ne suis pas d’accord avec tout ce qui est dit par l’épisode mais j’aime quand Doctor Who dit des choses sur le présent, c’est un peu aussi ça le but de la SF. Et il est amusant (ou déprimant ?) de voir que les mêmes sujets de 1979 sont toujours d’actualité en 2020. C'est un épisode qui est beaucoup critiqué pour ses messages "conservateurs" anti-drogue, porté par le mouvement contre l'héroïne dans la fin des années 1970 en Grande-Bretagne. Et je trouve ça toujours intéressant quand un épisode est créé en réaction à son contexte, un peu à la manière de The Sun Makers par exemple (un épisode qui partage environ la même moyenne que Nightmare of Eden).
La gestion de la révélation des coupables aux yeux de nos personnages est plutôt bien gérée également : le zoologiste Tryst comme trafiquant/passeur, et le pilote de l’autre vaisseau, Dymond, comme le receveur. Cela explique parfaitement bien : pourquoi le vaisseau s’est crashé (pourquoi le second du Capitaine a été drogué), pourquoi le zoologiste est-il aussi protecteur de son zoo et des créatures, pourquoi le pilote de l’autre vaisseau était si coopératif mais qu’il ne voulait pas avoir affaire aux douaniers, etc. Comme prévu cela dit, pas de nouvelles surprises pour le spectateur qui avait eu connaissance de tous les twists dans l'épisode précédent. A part le fait que ce soit Tryst lui-même qui se soit débarrassé de l'autre scientifique, Stott, ce qui n'était pas dur à comprendre à ce stade.
Pour autant, il y a quand même quelques superbes idées dans l'épisode même si ce dernier ne s'occupe "que" de la résolution. En effet, l'idée du Docteur est sacrément ingénieuse je trouve, d’utiliser la fenêtre du zoo pour ouvrir directement un passage dans le vaisseau des coupables et les arrêter sans soucis ! Les “règles” concernant ces fameux portails vers Eden ont été un peu floues tout au long du sérial parfois, ce qui malheureusement empêche les notes de chaque partie d'être fantastiques : même dans cet épisode le Docteur y rentre et en ressort pas toujours de façon logique. Néanmoins la conclusion est vraiment très satisfaisante.
Les personnages auront été une belle force de ce sérial. Principaux comme secondaires. Tom Baker assure comme je le dis tout le temps, K9 malgré sa voix horrible a de bons moments et de bonnes répliques, et c'est aussi une bonne histoire pour Romana qui est vraiment l'assistante égale du Docteur par définition, ce qui est très plaisant.
Pour les secondaires : la sous-intrigue entre l’histoire d’amour de Della et le survivant Stott notamment, qui sont très mignons… J’attendais même mon bisous de retrouvailles, je suis un poil déçu ! Enfin ce n'est pas trop dans la logique de l'époque je suppose. Et j'aime beaucoup le scientifique malgré ses actions.
Ensuite, la production de cet épisode est toujours relativement inégale (les Mandrels étant le point faible) mais parfois très créative à mon sens. Les plans entre les deux navettes sont plutôt bien foutus. Les sets en eux-mêmes sont convaincants. On sent quand même que le budget est concentré sur City of Death cette saison, et que tout était conservé pour le final... malheureusement annulé.
A noter qu’un des “gros” moments de l’épisode : ramener les Mandrels sur leur planète en les appâtant, possède un gag hors-champ qui est vivement critiqué et souvent cité comme LE moment "jump the shark humoristique" de l'ère de Douglas Adams. Tom Baker détourne ça avec humour et quelques phrases drôles en hors-champ, personnellement je trouve que ça passe bien. La fameuse citation juste au-dessus est assez décriée et clairement utilisée en exemple de l’humour qui “va trop loin” dans cette ère, mais je ne trouve pas que cela desserve l’épisode, qui reste sérieux là où c’est le plus important : la capture des coupables, la drogue, l’échange final assez glacial entre le Docteur et le scientifique contrebandier qui, au fond, restait un personnage attachant et qui profitait certes des gens mais voulait aussi avancer dans ses recherches.
Nightmare of Eden est donc un épisode étrange et composite de toute son ère. A mi-chemin entre le sérieux des anciennes saisons, avec des touches d’humour complètement absurdes (d’un accent improbable d’un scientifique slave tout droit issu de City of Death, en passant par des lignes de dialogues ajoutées en post-prod pour dédramatiser les scènes d’action hors-champ), le tout au centre d’une histoire assez “hard-SF” et même politique. Les concepts assez dingues et le rythme de la première partie portent l’épisode, qui parvient sans trop de mal à se renouveler. Même si les créatures aliennes ne sont pas extraordinaires, elles ne sont pas les méchants de l’histoire, une histoire qui est dans l’ensemble plutôt assez unique et suffisamment originale pour être assez marquante.
Comme quoi, production chaotique ne rime pas toujours avec résultat nulissime, même si j’aurais bien aimé voir ce qu’aurait donné cette histoire avec plus de budget et une ou deux relectures supplémentaires.
Anecdote, le réalisateur a été viré/est parti avant la fin du sérial et ça se sent un peu. Le couillon avait réalisé juste un épisode il y a 7 ans, était réticent à utiliser les nouvelles technologies, s'est engueulé avec Tom Baker (ce dernier l'a insulté apparemment, connaissant son égo et sa tendence à s'engueuler avec scénariste et réalisateur, ça ne m'étonne pas). Et finalement c’est le producteur Graham Williams qui a dû finir.
Le réalisateur initial n'a ensuite quasiment plus jamais rien tourné après cela. Toute l'équipe de tournage n'en pouvait plus et était contente que "le cauchemar prenait fin". Et Graham Williams, à la suite de cet épisode, décida de ne plus produire la série après la saison 17. Et ben !
Quoiqu'il en soit, Nightmare of Eden a beau avoir été une catastrophe derrière les coulisses, c'est une très bonne intrigue pour un épisode parmi les plus sous-estimés de Tom Baker, sans aucun doute.
Note moyenne : 14.75/20